Nous sommes tous des créateurs. Un potentiel de création extraordinaire. De nos chemins, de nos pensées, de nos aspirations, de notre Être, de notre état d’être. Nous avons le choix de notre état d’esprit. Loin de dire que cela est évident. Moi, il m’a fallu un déclic, une désintégration psychique et physique, ne plus savoir qui j’étais et ne plus pouvoir marcher.
Une angoisse permanente me suivait, elle me servait de couverture le soir et de café le matin. Et la colère, que dis-je colère ? Rage ! Quand je la ressentais je n’avais plus peur et des fois, cachée derrière la colère un profond désespoir … le combo gagnant, allons-y à fond !! Quand est-ce qu’il est venu ce trio d’émotions ?? Je ne sais plus. Avec l’adolescence, la vie d’adulte… quelle importance… ce que je sais c’est que la petite fille que j’étais disparaissait doucement. J’avais peur des autres. Des humains (merci Sartre ! ) l’enfer n’est pas les autres mais la perception que l’on en a ! (du moins c’est mon point de vue actuel).
J’avais des phases de haut lorsque j’étais dans la nature, avec mes chiens, avec les chevaux, les cavaliers à qui je donnais des cours d’équitation. J’étais dans mon corps, là, bien présente au Présent. Mais il y a toujours des comptes à rendre, un statut à tenir, des projets à long terme à avoir et surtout à faire attention à ce que pensent les autres. Ah bon mais pourquoi ?!! Eh bien oui, pourquoi ? Parce qu’on a peur ? Parce qu’il faut contrôler ? Savoir ce que l’on va faire demain, la semaine prochaine, les années qui suivent ? Combien ça coûte ? As-tu pensé à ta retraite ? « Je veux juste vivre » disait la petite fille. Cette oscillation entre ce que je sentais et ce que l’on me disait de percevoir (si ils le disent tous c’est qu’ils ont raison) était épuisante. Je devais être épuisante !! 🙂
Puis, comme pour la plupart d’entre nous, les mailles se resserrent. Le filet autour de nous devient de plus en plus dense. Une belle structure que nous pensons solide. Une structure de règles, de croyances… Nous tentons de maîtriser tout, par peur. Nous sommes en colère parce que nous ne pouvons y parvenir. Nous sommes pris dans le cyclone en oubliant qu’au centre c’est calme, paisible.
OCCUPE TOI DE TOI !
Merci petite spondylarthrite ! Grâce à elle, ne pouvant plus courir pour me fuir, j’ai commencé à me situer au centre de cette structure. Par erreur au début (comme quoi les erreurs…). De là j’observe ce que j’ai construit autour. Je m’identifie de moins en moins à cette structure que J’ai CRÉÉE. Grâce aux merveilleux miroirs que sont les autres, je prends conscience de certains nœuds que je dénoue patiemment, avec bienveillance et amusement maintenant. Cela peut se traduire par des crises de larmes, par la fin du monde (un bon passé de tragédienne ! ). Quelques heures et pfuit ! C’est parti ! La TERRE tourne encore !
Je ne sais toujours pas qui je suis et peu importe ! Ainsi je ne suis pas limitée. Mon point de vue est que NOUS ne sommes pas limités. Même la boîte que NOUS nous sommes construit ne pourra contenir ce que nous sommes. Alors j’avance, de plus en plus sereine, car je sens que ces structures de peur s’évaporent doucement !
Merci à NOUS !
Bonjour Sophie,
je ne sais pas si tu te rappelles de moi, Gérard Rouzier, ami de tes parents, le temple de la Celle Saint-Cloud;
Je suis très profondément touché par ton article, (j’ai découvert ton site grâce au dernier numéro de « La Vieille Morue ».) et tes dessins.
Merci de l’avoir écrit, je te souhaite une belle route, (elle semble déjà très belle),